Pour une réforme de l'apprentissage musical à Paris


Bienvenue sur le site du collectif "Parents pour la musique" !


Notre objectif est de mobiliser les élus de la Ville de Paris pour que l'apprentissage de la musique soit rendu plus accessible aux enfants.


Sur ce site, nous rassemblons témoignages, articles et propositions en ce sens.

Nous proposons des actions concrètes, comme par exemple le projet "Un piano dans chaque école" dans le cadre du budget participatif 2015.


Rejoignez nous, pour que l'apprentissage de la musique soit ouvert à tous les enfants, épanouissant et source de talent !

Des méthodes austères et décourageantes

 

L’attente pour le choix d’un instrument


Voici une annonce affichée dans le hall du conservatoire : 1 à 2 ans d'attente pour le piano. Pour le tuba, c'est moins...


Les enfants qui n'ont pas la patience d'attendre deux ou trois ans avant d'avoir le droit de jouer de l'instrument qu'ils désiraient se rabattent sur ceux qu'on leur propose. Des instruments tout aussi méritoires que d'autres, comme le tuba, le basson, le cor, mais dont la découverte demeure néanmoins moins large et enrichissante que les instruments harmoniques pour une phase d'apprentissage.

 

Ce solfège qui fait pleurer...


L'autre jour, ma fille (celle qui y est, au conservatoire) se mit à pleurer dans la nuit. Croyant à un cauchemar, je vins la consoler. Elle ne dormait pas et me dit : "il y a un contrôle de solfège vendredi, je ne sais pas assez mon cours, je vais me faire gronder - vraiment, le solfège, je n'aime pas ça, mais je veux continuer l'instrument, alors je suis obligée..."

Je connais de nombreux musiciens qui jouent très bien sans avoir appris plus que le nécessaire en matière de solfège. Je ne l'ai moi-même pratiqué que deux à trois années mais je peux jouer la sonate de Prokofiev ou le concerto pour flûte de Jacques Ibert. Et que l'on songe à ces jazzmen ou à ces musiciens tsiganes dont la musique nous enchante alors que certains d'entre eux ne savent même pas lire les notes ! Il n'y a d'ailleurs qu'en France que ces notes ont un nom. Dans les pays anglo-saxons, il ne s'agit que de les désigner par A, B ou C. Pas de quoi en faire un plat, ni une matière à part entière, tant qu'il ne s'agit pas d'entrer dans le domaine de la composition ou de la direction d'orchestre.

Lire l'article : Cessons de décourager la vocation musicale des enfants - Le Monde du 23 août 2012


Une « évaporation » affligeante


Le résultat de cette approche austère de la musique est sans ambiguïté. Les rapports d'audit des conservatoires réalisés en 2010 par l'Inspection Générale de la Ville de Paris en font le diagnostic suivant : 

« On constate une « évaporation » (sic) des élèves en classes d’instrument de 49 % dès le 2ème cycle et de 60 % en 3ème cycle. »

Concernant la "formation musicale" (le solfège, pour appeler un chat un chat), ce taux d'évaporation est de 90%. 

D’autres chiffres et commentaires édifiants dans les rapports d’audit des conservatoires parisiens : trouvez celui qui concerne votre arrondissement en tapant « rapport audit conservatoires » sur Google.


Un témoignage parmi tant d'autres...


Voici un témoignage reçu sur ce blog. Merci à Madame D. d'avoir autorisé sa publication :

" Ma fille est au conservatoire depuis 6 ans (2 années d'initiation et 4 années de conservatoire dont un redoublement en cours). Elle travaille son solfège (je dis solfège et non formation musicale car ils ne font que ça) tous les jours (je ne peux guère l'aider car je n'y connais rien du tout).

L'année dernière malgré une présence assidue, un travail acharné, presque 12 de moyenne et un 20/20 en chorale : on l'a fait redoubler son 1C3. Cette année elle redouble avec un nouveau professeur qui ne fait que des dictées musicales (super épanouissant). Elle continue à travailler tous les jours et a eu 12 de moyenne (elle ne peut se rattraper sur la théorie puisque ce professeur n'en fait pas) ainsi que 13/15 en rythme... Et il met comme annotation qu'elle est trop faible !!! L'examen de fin d'année intra-cycle vient d'être remplacé par du contrôle continu. Conséquence : le professeur fait des évaluations toutes les semaines.

Ma fille a été sélectionnée pour faire partie d'un choeur spécialisé, le conservatoire l'oblige pourtant à participer à l'ensemble de guitares. Elle rentre donc à la maison à 20h les lundis soirs, presque 21h les mardis, elle y retourne les vendredis pour son instrument et les samedis matins pour le maudit solfège. Elle en pleure tellement elle stresse et dessine des petits cercueils sur ses cours de formation musicale.

Qui peut trouver normal de traiter les enfants de cette manière ?

Seuls les enfants dont les parents sont musiciens s'en sortent.

La réponse dès que l'on râle est : il y a 500 personnes qui attendent la place, vous n'avez qu'à partir !

Lorsque je dis qu'elle fait déjà une activité d'ensemble (la chorale), qu'il n'est donc peut-être pas nécessaire qu'elle participe à l'ensemble de guitares, sachant qu'elle souhaite justement s'orienter vers le chant... On me répond que ma fille n'a qu'à arrêter complètement la guitare, seul moyen de ne pas être obligée de suivre le-dit ensemble de guitares, et qu'elle devrait tant qu'à faire changer de conservatoire car il n'y a pas de filière voix dans cet arrondissement.

Je pense en effet que l'année prochaine je vais prendre mes cliques et mes claques et l'inscrire à des cours dans le privé."


Il n'y a pas un mot à ajouter, et je n'en n'ai pas retiré non plus...

Aucun commentaire:

Enregistrer un commentaire